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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 19:43

Faux carnets et canards gâteux

 

J'aimerais pouvoir appliquer, aux canards de la presse locale, la fameuse plaisanterie qui avait cours en URSS : « Il n'y a pas de nouvelles dans la Pravda, et il n'y a pas de vérité dans les Izvestia ». Mais bien sûr, il serait moins drôle de constater que Midi libre n'est pas indépendant, et que le journal L'Indépendant n'est pas libre. Il n'y a pas très longtemps, ces journaux se faisaient la guerre : l'Indépendant avait pu empêcher que Midi libre soit diffusé chez les marchands de journaux des Pyrénées-Orientales, de sorte que ses lecteurs ne pouvaient l'acheter que dans les boulangeries... Il est même arrivé que l'Indépendant, pour prendre son concurrent en flagrant délit de plagiat, insère de faux avis de décès, que Midi libre s'empressait de reproduire, car la rubrique nécrologique est l'un des principaux attraits de la presse locale, son meilleur argument de vente : l'avocat de Pasqual Tirach, lorsqu'il a dû plaider, en première instance, devant le tribunal de Perpignan, a pu faire état de cette anecdote, qui plaçait sous un bon éclairage la « constitution de partie civile » de ces deux journaux, désormais réunis dans un même groupe de presse...

Car bien sûr, depuis que les deux journaux se retrouvent associés dans un véritable oligopole, c'est la même agence qui reçoit, et qui est supposée contrôler, les avis de décès qui ne font plus l'objet de l'âpre concurrence dans laquelle ils s'étaient affrontés. C'est pourquoi, dans leurs éditions du 1er mars 1998, ils publiaient simultanément un avis dont le style et le contenu suffisent pour prouver qu'aucun membre des rédactions respectives n'avait pris la peine d'y jeter un coup d'œil. Qu'ils aient pu faire état, dans leurs éditions du 2 mars, des «procédures de vérification mises en place au sein de notre service, chargé de la réception et du traitement des avis de carnet», démontre seulement qu'ils prennent leurs lecteurs pour des poires : car leur version de l'escroquerie dont ils auraient été les victimes ne pouvait paraître plausible qu'à condition de n'avoir pas lu le «carnet» de la veille, ou de n'avoir pas pu s'y reporter après coup...

Certes, le « faux carnet », comme ils disent, était écrit en catalan, mais cela ne signifie pas qu'aucun collaborateur de ces deux journaux « régionaux » n'ait pu se rendre compte des bizarreries qui permettent, au premier coup d'œil, de reconnaître un vrai canular. Relisons-le :

« Tenim el goig d'anunciar a la comunitat catalana que en

BERNARD BONNET

Intendent general

Nos ha deixat per altres horitzons. Esperem que hi traparà el descans etern. En record, guardarem la força de la nostra unió »

Faut-il le rappeler? Le catalan n'est pas une langue morte, et même les rédacteurs des journaux « régionaux » sont capables de traduire ce texte : « Nous avons la joie d'annoncer à la communauté catalane que Bernard Bonnet, Intendant général, nous a quittés pour d'autres horizons. Nous espérons qu'il y trouvera le repos éternel. En souvenir, nous conserverons la force de notre union ».

COMMENTAIRE

Quiconque a lu ce texte a forcément compris : 1) qu'il ne s'agit pas d'un avis de décès, même faux : parler de « faux carnet » est déjà un mensonge, ou pour employer l'euphémisme habituel, une désinformation; 2) que l'auteur de ce canular a multiplié les signes qui permettent d'identifier un poisson d'avril, même anticipé, ou une farce de carnaval (c'était bien la saison) : il n'a pas annoncé la mort d'un Préfet, mais le « départ vers d'autres horizons » d'un « Intendant général »... et, si on reconnaît le Préfet sous ce titre d'ancien régime, c'est parce que Tocqueville avait bien raison de reconnaître une continuité entre la centralisation monarchique et le jacobinisme qui lui a succédé; 3) que « Tenim el goig, nous avons la joie », qui serait incompréhensible dans un avis de décès, se comprend très bien quand on sait que la « Federació en defensa de la llengua i de la cultura catalanes », excédée par les agissements d'un préfet jacobin, avait publiquement demandé au président de la République de muter ce préfet dans un autre département; rappelons que la même « Federació » avait organisé deux manifestations, dont une sardane protestataire, qui avait rempli les rues du quartier, tout autour de la préfecture; 4) que, pour en venir au « repos éternel », l'allusion à l'assassinat du prédécesseur de Bernard Bonnet, que la plupart des commentateurs ont voulu rapporter à un « contexte » corse, évoquait, pour des Catalans, la comparaison que, peut-être à tort, on attribue à Bernard Bonnet : les Catalans, c'est comme les Corses, à part quelque chose qui leur manque, et je n'en dirai pas plus. Mais de toute manière, les lecteurs de Prosper Mérimée savent que le caractère catalan, gentiment brocardé dans la Vénus d'Ille, est assez différent de celui des compatriotes de Colomba; 5) qu'en matière de «mauvais goût», les poissons d'avril de l'Indépendant, et même les satires des « Guignols de l'info », ont coutume d'aller plus loin...

L'AFFAIRE BONNET

Depuis que l'auteur de ce canular a été identifié, arrêté et emprisonné, conduit en laisse avec des menottes, comme un dangereux forcené, les mêmes journaux qui ont montré ces images, dont Madame Guigou avait pourtant dit qu'on ne les verrait plus..., ces mêmes journaux ne nous ont parlé que de « l'affaire Tirach », l'affaire du « faux carnet »; mais il n'y a pas de « faux carnet », et s'il y a une « affaire Tirach », c'est, toutes proportions gardées, au sens où il y a eu des affaires Sirven et Calas, un procès du chevalier de La Barre, et même une affaire Dreyfus. Dans le cas de Pasqual Tirach, on a tout fait pour transformer une plaisanterie en délit, en affaire d'Etat. Et si nous n'étions pas censés vivre en République, on parlerait sans doute de « lèse-majesté » : dans une autre République, celle qui, en l'exilant, a fait de Milan Kundera un écrivain français, il suffisait d'écrire « Vive Trotsky » sur une carte postale pour que cette Plaisanterie devienne un attentat contre-révolutionnaire.

Tout est politique, dit-on (je n'en crois rien); mais si l'affaire du « faux carnet » a certainement un sens politique, alors ce n'est pas « l'affaire Tirach », c'est « l'affaire Bonnet ». Et, en remontant plus loin, c'est « l'affaire Grégoire » et « l'affaire Toubon ». Car enfin, si on veut comprendre pourquoi un paisible professeur de catalan, qui venait de soutenir une thèse de doctorat, en est venu à compromettre son avenir professionnel par un acte dont certains universitaires, sans doute bien intentionnés, disent que «ça ne lui ressemble pas», il faut bien que le représentant de l'Etat y soit lui-même pour quelque chose. Et je m'empresse de préciser qu'à mes yeux les réactions épidermiques provoquées par Bernard Bonnet chez de nombreux catalanistes ont eu l'inconvénient de leur faire oublier que ce qui est en cause, c'est la politique jacobine d'un Etat qui a récemment inscrit dans sa Constitution l'idée que « le français est la langue de la République » et qui, sous ce prétexte, refuse de ratifier la Charte européenne des langues et cultures « minoritaires ». Or, cette politique est l'œuvre des élus de droite et de gauche qui ont, comme un seul homme, voté la loi Toubon et la révision constitutionnelle. Et cette politique, même s'il est arrivé à certains démagogues, vers 1981, de promettre une «réparation historique» en faveur des « langues de France », c'est toujours la même politique, au moins depuis l'enquête sur les patois, ordonnée par l'abbé Grégoire : à la question « que faudrait-il faire pour le détruire ? » (il s'agissait, bien sûr, du « patois » qu'on parle chez nous), la Société perpignanaise des Amis de la Constitution avait répondu : « Pour le détruire, il faudrait détruire le soleil, la fraîcheur des nuits, la qualité des eaux, le genre d'aliments, l'homme tout entier ».

Le crime de Pasqual Tirach est peut-être d'avoir pris au sérieux cette idée, que la destruction des « patois » est bien une agression contre « l'homme tout entier »... Une idée que l'on peut défendre sans renier les valeurs universelles de l'humanisme républicain : pour ma part, je l'ai découverte en lisant un livre de Morvan Lebesque : Comment peut-on être breton ?

Mais s'il y a une « affaire Bonnet », c'est d'abord, et surtout, parce que « l'affaire Tirach » aurait pu prendre fin le 9 mars, avec la peine symbolique prononcée par le Tribunal de Perpignan. Celui-ci n'avait pas retenu l'accusation ubuesque de « violence avec préméditation sur une personne dépositaire de l'autorité publique », il n'avait retenu que l'escroquerie à l'encontre des deux journaux, auxquels il attribuait, non sans humour, un franc de dommages et intérêts... Tout en restant persuadés que seule la relaxe aurait rendu justice à Pasqual Tirach, ses amis et ses défenseurs s'en seraient tenus là : mais le Parquet faisait appel, donnant à ce procès le caractère d'une vendetta exercée par «l'autorité publique» contre un sujet récalcitrant.

On ne peut s'empêcher d'évoquer le rituel monarchique, si bien décrit par Michel Foucault : « Le crime, outre sa victime immédiate, attaque le souverain; il l'attaque personnellement puisque la loi vaut comme la volonté du souverain; il l'attaque physiquement, puisque la force de la loi, c'est la force du prince ». C'est ainsi que s'exerce la mécanique du pouvoir : « d'un pouvoir pour qui la désobéissance est un acte d'hostilité, un début de soulèvement, qui n'est pas dans son principe très différent de la guerre civile ; d'un pouvoir qui n'a pas à démontrer pourquoi il applique ses lois, mais à montrer qui sont ses ennemis, et quel déchaînement de force les menace; (...) d'un pouvoir qui se retrempe de faire éclater rituellement sa réalité de surpouvoir » (Surveiller et punir, Paris 1975, pp. 51 et 60-61).

Etant donné que la réforme judiciaire, mise en œuvre par Madame Guigou, reste encore à l'état de projet, la responsabilité du Garde des Sceaux, et donc celle du Gouvernement tout entier, est engagée par les actes du «ministère public». Il était donc normal que de nombreux collègues de Pasqual Tirach, à l'initiative d'un groupe de professeurs du Lycée Jean-Lurçat, aient signé une lettre ouverte à Madame Elisabeth Guigou, dans laquelle ils font remarquer que « si les peines infligées en première instance ont pu paraître légères, elles avaient été précédées, en réalité, d'une mise au pilori sous sa forme moderne (...) : vous trouverez, jointe à la présente, une copie de l'Indépendant du 7 mars 1998. Tout le monde y apprend que Pascal Tirach est écroué avant jugement, comme un dangereux criminel. Sa photographie grand format, menotté entre deux policiers, renforce cette impression. Le Président de l'Université en personne, drapé dans son officiel prestige, le traite d'hurluberlu par voie de presse et, pour faire bon poids, prétend qu'il s'agit d'un simple usager » ( Dans l'esprit de ce mandarin, un professeur de lycée, en détachement à l'Université, ne saurait être confondu avec les vrais universitaires...).

Cette lettre à Madame Guigou, qui avait déjà recueilli plus de 700 signatures à la veille du jugement rendu par la Cour d'Appel de Montpellier, n'a certes pas troublé la sérénité d'un tribunal qui motive pourtant sa condamnation de Pasqual Tirach en faisant état « de l'émotion provoquée par ses agissements et le caractère récent des faits » ( cf. L'Indépendant du 14 mai).

En clair, l'émotion prise en compte est celle des notables qui se sont exprimés dans des communiqués de presse, mais on n'accorde aucun crédit à celle des citoyens ordinaires qui ont, à deux reprises, manifesté dans les rues de Perpignan, et qui continuent à recueillir des signatures en faveur de Pasqual Tirach...

On s'en doutait un peu : tous les citoyens sont égaux, mais certains citoyens sont plus égaux que les autres...

Perpignan, 16-17 mai.

Jean-Louis Prat

ANNEXE I : « UN PROCES KAFKAIEN »

Le 8 mars 1998, j'adressais la lettre suivante à plusieurs journaux, à la veille du premier procès intenté à Pasqual Tirach. Je crois bon de la reproduire, au moment où il doit être rejugé en appel. J'y ajoute, en exergue, le texte d'une chanson inspirée par cet épisode :

El virrei de Catalunya, rum balabum balabum bam bam (bis)

A Perpinyà vol tornar de Corsega, de Corsega (bis)

Castigar els terroristes, rum balabum balabum bam bam (bis)

Que fan broma del seu nom a la premsa, a la premsa (bis)

I això és més que terrorisme, rum balabum balabum bam bam (bis)

Perquè riure del virrei és violència, és violència

perquè riure del virrei és violènci'i LESA-MAJESTAT!

Le 2 mars 1998, sous le titre « A nos lecteurs », l'Indépendant de Perpignan s'excusait d'avoir publié, «sur la foi d'une télécopie à l'en-tête de l'Hôtel du département des P.O. et rédigée en catalan (...) un faux avis annonçant « un départ pour d'autres horizons de M. Bernard Bonnet, ancien préfet du département, aujourd'hui préfet de région en Corse... »

En conclusion, « considérant la gravité de cette manipulation insupportable et méprisable, l'Indépendant a décidé de porter plainte contre X ». Le ton était donné : dans les jours qui ont suivi, de nombreuses personnalités ont fait chorus pour condamner cette « provocation », cet acte « odieux », « infâme » ou « abject »... Mais de quoi s'agissait-il donc?

Citons et traduisons le texte incriminé : « Tenim el goig d'anunciar a la comunitat catalana que en BERNARD BONNET, Intendant general, nos ha deixat per altres horitzons. Esperem que hi traparà el descans etern. En record, guardarem la força de la nostra unió (Nous avons la joie d'annoncer à la communauté catalane que BERNARD BONNET, Intendant général, nous a quittés pour d'autres horizons. Nous espérons qu'il y trouvera le repos éternel. En souvenir, nous garderons la force de notre union »).

Plaisanterie de mauvais goût ? Des goûts et des couleurs, nous ne débattrons pas. Une chose est incontestable, c'était une plaisanterie.

Impossible de s'y tromper, une fois qu'on l'a lu : ce prétendu «faux avis» n'a pu être publié, « malgré les procédures de vérifications » dont se gargarise la rédaction de l'Indépendant, que parce que le service « chargé de la réception et du traitement des avis de carnet » n'a rien trouvé d'étrange 1) à ce qu'un avis de décès commence par « Tenim el goig » ; 2) à ce que le conseil général s'exprime en patois roussillonnais, lui qui est si attaché à la langue de la République ; 3) et ce, pour honorer un « intendant général », hérité de la monarchie... Tout cela signe un canular, nullement une « escroquerie » - puisque telle est l'accusation portée contre Pasqual Tirach, sans parler des «violences» dont se plaint notre ancien préfet. Pourquoi pas, tant qu'on y est, atteinte à la sûreté de l'Etat, ou plutôt : LESE-MAJESTE ?

N'étant pas Emile Zola, je n'écrirai pas un « J'accuse », mais je veux faire appel à la conscience professionnelle, et à la conscience civique, de journalistes qui, non sans raison, nous appellent périodiquement à nous mobiliser pour la liberté d'informer. S'ils veulent qu'on les suive, et d'abord qu'on les croie, il leur appartient de veiller à ce que la liberté d'informer ne dégénère pas en pouvoir de désinformer. Aujourd'hui, dans tout l'Hexagone, les lecteurs de nombreux journaux, les auditeurs des journaux parlés et télévisés peuvent croire, de bonne foi, que Pasqual Tirach est l'auteur d'un communiqué mensonger. Seuls ceux qui ont pu lire l'Indépendant du 1er mars savent qu'il n'en est rien.

J'écris ces lignes à la veille du procès où Pasqual Tirach va être conduit entre deux gendarmes, comme l'Indépendant nous l'a déjà montré dans une photographie, de celles dont Madame Elisabeth Guigou annonçait récemment qu'on ne verrait plus jamais ça. Vous nous l'avez montré comme un dangereux forcené, qu'il fallait garder en prison par souci de l'ordre public. Bien plus dangereux que Le Pen, qui comparaissait libre, il n'y a pas si longtemps, lui qui avait à répondre de violences réelles... S'il devait être condamné, alors que le non-lieu s'imposait de toute évidence, vous n'auriez pas le droit de vous laver les mains.

Voilà donc ce que j'écrivais le 8 mars. Après le verdict d'apaisement rendu, le lendemain, par le tribunal de Perpignan, je n'ai pas cru devoir poursuivre une campagne contre la désinformation systématique dont les média locaux se sont rendus coupables (je pèse mes mots). Je n'ai pas imaginé que la procédure d'appel engagée par le Parquet aboutirait aussi vite, et me suis donc « démobilisé », bien à tort. Mea culpa. C'est pourquoi j'ai signé, et proposé à la signature de mes collègues du lycée Arago, le seul texte proposé à la signature d'enseignants du second degré pour exprimer leur solidarité devant l'acharnement des Pouvoirs publics contre notre collègue, dont il faut rappeler que l'Université de Perpignan, où il est détaché, n'a plus voulu le considérer comme l'un des siens. Je tiens à souligner que la réaction des professeurs du second degré, même ceux qui n'ont pas cru devoir signer le texte proposé par nos collègues du lycée Jean-Lurçat, a été bien plus digne que celle de l'enseignement «supérieur» (l'enseignement «tertiaire», comme disait Charles Péguy...).

Sans me faire aucune illusion sur l'utilité de cette démarche, j'ai cru devoir reprendre, et diffuser dans la mesure du possible, le texte dans lequel j'ai tenté de lutter contre la désinformation dont nous constatons aujourd'hui les ravages qu'elle peut produire.

Perpignan, 21 avril 1998.

Jean-Louis Prat

Annexe II (faire-part lu à l’antenne de « Ràdio-Arrels », à la suite du procès en appel, qui a lui-même été suivi d’un pourvoi en cassation : l’histoire n’est pas finie)

Tenim el dolor d'anunciar a la comunitat catalana

que els malaguanyats

DRET DE RIURE i LLIBERTAT D'EXPRESSIO

acaben de morir a Montpeller entre les mans dels amics de l'Intendent general. En record, i tot mantenint l'esperança de la resurrecció, no podrem mai oblidar que els autors d'aquesta vendetta han pogut aprofitar les febleses de la nostra unió

 

* [Archives du Monde]

FAITS DIVERS : l'Indépendant de Perpignan porte plainte

Article paru dans l'édition du 03.03.98

Après la publication, dans son carnet nécrologique, d'un encart en catalan sur Bernard Bonnet, ancien préfet des Pyrénées-Orientales et nouveau préfet de Corse L'Indépendant de Perpignan a décidé de porter plainte. « Nous avons la joie d'annoncer à la communauté catalane que Bernard Bonnet, intendant général, nous a quittés pour d'autres horizons, en espérant qu'il y trouvera le repos éternel », indique l'encart inséré dans l'édition catalane en date du dimanche 1e mars. Estimant avoir été « abusée », la direction de L'Indépendant a publié ses excuses à la une de son édition de lundi.

JUSTICE : Pascal Tirach a été placé sous mandat de dépôt.

Article paru dans l'édition du 08.03.98

Pascal Tirach, professeur certifié de catalan à l'université de Perpignan et auteur présumé d'un texte publié dans le carnet nécrologique de L'Indépendant de Perpignan, a été placé sous mandat de dépôt, vendredi 6 mars. Ce faux avis annonçait « un départ pour d'autres horizons... » de Bernard Bonnet, ancien préfet des Pyrénées-Orientales et aujourd'hui préfet de la région Corse où il a succédé, le 11 février, à Claude Erignac, assassiné quelques jours plus tôt. Pascal Tirach comparaîtra en citation directe, lundi 9 mars. (Corresp.)

(mai 1998 : texte proposé à plusieurs journaux et publications, mais qui n’a pu être diffusé que sous forme de tract)
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